Dans les discours politiques, on entend souvent parler de “jeunesse à protéger”, “avenir de la nation” ou encore de “cohésion sociale”. Mais derrière ces grandes formules se cache une réalité rarement mise en lumière : les parents solos.
Qu’il s’agisse de mamans très majoritaires ou de papas, trop souvent invisibles dans le débat public, tous portent sur leurs épaules un fardeau immense : celui de faire tenir debout une famille entière, seuls, sans filet de sécurité.
Être parent solo, c’est être à la fois PDG, salarié, service après-vente et vigile de nuit.
En un mot : le parent solo est un État à lui seul. Mais à la différence d’un État, il n’a ni plan de relance, ni coalition de secours.
On réduit souvent la charge mentale à de la “fatigue”. Mais pour les parents solos, c’est bien plus : c’est une reprogrammation du cerveau. Leur esprit fonctionne comme un tableau de bord allumé 24h/24, même dans le sommeil. Conséquences ?
On parle beaucoup d’“économie circulaire”. Mais dans la monoparentalité, rien ne circule.
Le parent solo donne : temps, énergie, santé, rêves.
La société prend : des enfants éduqués, futurs citoyens.
Et le retour ? Zéro.
C’est une économie à sens unique, injuste et épuisante.
Pendant ce temps, les pouvoirs publics multiplient les aides symboliques, souvent mal adaptées. Puis, les jours de fête nationale, on sort les drapeaux et on parle d’un pays “lumineux” et “plein d’avenir”. Mais la vérité est plus crue : l’avenir repose sur les épaules fatiguées des parents solos, que nous continuons d’ignorer.
Il ne s’agit plus de distribuer des pansements, mais de repenser en profondeur la place des parents solos :
Le parent solo n’est pas une figure marginale : il est un pilier de nos sociétés modernes. Un État qui les ignore choisit de marcher vers les ténèbres. Un État qui les soutient fait le choix de la lumière, celle qui éclaire non seulement le présent, mais surtout l’avenir de ses enfants. Les parents solos sont les héros invisibles de nos nations.
La vraie question est : allons-nous continuer à les laisser s’épuiser en silence, ou aurons-nous enfin le courage politique de bâtir un pays à la hauteur de leur sacrifice ?
Par Amina Nsenga, Présidente et Fondatrice de Mamans Soloeotop ASBL, initiatrice de la Journée Mondiale du Parent Solo et du Sommet de la Maman Solo.